Le poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale revient à l’Udps et non à un individu », fait remarquer ce célèbre constitutionnaliste qui prend ainsi, le contre-pied de la position officielle du parti tshisekediste.
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ne désignera personne en remplacement de Jean-Marc Kabund, déchu le 25 mai de son poste de 1er vice-président de l’Assemble nationale. C’est ce qui ressort de la déclaration politique du parti présidentiel signée hier jeudi 28 mai, par son Secrétaire général Augustin Kabuya.
« L’Udps/Tshisekedi considère désormais inopportun de désigner un autre parmi les députés nationaux élus sur sa liste, en remplacement de Jean-Marc Kabund-A-Kabund au poste de 1er vice-président de la chambre basse du Parlement », souligne le parti dans la même déclaration politique, avant de brandir des menaces d’auto-exclusion à tout député Udps qui ne respecterait pas la décision sus-indiquée de la hiérarchie du parti.
LE PAVE DE MBATA
Dès lors qu’elle décide de ne désigner aucun autre député national pour succéder à Jean-Marc Kabund au perchoir de la Chambre basse du Parlement, l’Udps actionne sa politique de la chaise vide. D’ores et déjà, l’option levée par les gestionnaires du parti au pouvoir au plus haut sommet de l’Etat, suscite des réactions convergentes dans la classe politique. La première est cele du Prof André Mbata qui jette ainsi un véritable pavé dans la marre.
« Le poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale est réservé à l’Udps, pas à un quelconque individu qui se prendrait pour un homme providentiel. Nous devons continuer à enseigner la Constitution, les statuts et le Règlement intérieur de nos partis politiques. La Constitution interdit tout mandat impératif », fait remarquer ce très célèbre constitutionnaliste qui prend ainsi le contre-pied de la position officielle du parti tshisekediste.
André Mbata ne s’arrête pas là. « Les Statuts et le Règlement intérieur de l’Udps n’autorisent pas un » président ad intérim » ou un secrétaire général « titulaire » nommé par lui-même (ndlr : le Président ai), en violation des Statuts et du reste inconnu du ministère de l’Intérieur de donner des injonctions, de sanctionner et de décider en lieu et place des députés nationaux », poursuit ce juriste, prof à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
NON AUX PUTSCHISTES, RETOUR AUX TEXTES
Toujours dans sa réaction à l’annonce très officielle de l’UDPS par rapport à la problématique du remplacement de Jean-Marc Kabund, André Mbata se veut formel. « En harmonie avec notre Président de la république, Félix Tshisekedi, les députés nationaux de l’Udps présenteront l’un des leurs pour occuper le poste vacant de 1er vice-président de l’Assemblée nationale », ajoute-t-il encore.
Sur cette question précise, le contradicteur du duo Kabund-Kabuya note que ce ne sont pas de ressources qui manquent au parti de la très symbolique 11ème rue Limete. « Notre parti est une pépinière de cadres compétents de très haut niveau intellectuel soucieux de servir « le Peuple d’abord » au lieu de se servir ou de se cramponner aux postes « , martèle-t-il.
Question. La déclaration politique signée Augustin Kabuya au nom de l’Udps, porte-t-elle des germes de défection au sein du parti ? Assurément pas, selon André Mbata. « Les députés nationaux de l’Udps restent fidèles au parti et au Président de la république. Mais ils ne peuvent en aucun cas obtempérer aux putschistes, notamment après la reconnaissance de la Convention démocratique du parti (CDP) et la confirmation, par le ministère de l’Intérieur, de sa position selon laquelle en attendant le Congrès, seul le Directoire est en droit de diriger et d’engager l’Udps, conformément à l’article 26 de ses Statuts », précise-t-il.
« IL N’YAURA PAS DE DYSFONCTIONNEMENT »
Qu’adviendrait-il au cas où l’Udps s’arc-bouterait sur sa position de ne présenter personne pour remplacer, le désormais ancien 1er vice-président de la Représentation nationale? Autrement dit, cette option pour la politique de la chaise vide pourrait-elle avoir une incidence fâcheuse sur le bureau ? A priori, des esprits moyens qui se limiteraient aux conjectures, seraient tentés d’y croire.
Cependant, les réactions de deux députés nationaux de haute volée intellectuelle, contactés par Forum des As tard dans la nuit d’hier jeudi 28 mais, convergent. Tous les deux élus soutiennent que l’absence d’un membre du Bureau n’induit nullement le dysfonctionnement de celui-ci. » Même si c’est le président qui est lui-même limogé, le Bureau continuera toujours à fonctionner. Quant à l’intention de l’Udps de saisir les instances judiciaires compétentes pour rétablir Jean-Marc Kabund dans ses droits, laissez-moi vous dire qu’un droit, il y a un principe selon lequel il n’y a pas d’action sans intérêt. S’il veut entreprendre une action auprès du Conseil d’Etat, il peut le faire. C’est son droit le plus simple. Mais une chose est de saisir la Justice. Mais la plus importante est d’avoir raison « , conclut l’un des deux élus.
Grevisse KABREL/Forum des As