Au Rwanda, le président rwandais Paul Kagame a procédé à une demi-douzaine de changements au sein de l’armée et service de renseignement, ce 5 juin 2023.
Parmi ceux-ci figure Jean Bosco Ntibitura, qui a été nommé directeur général du Service national de renseignement et de sécurité, NISS, en charge de la sécurité intérieure. Ce poste était auparavant occupé par Gasana Alfred qui a été nommé ministre de la Sécurité en 2021.
Seulement, le nominé a fait parler son nom pour avoir été parmi les ténors d’escadrons de la mort».
En 2014, sous l’impulsion des autorités politiques et militaires de Kigali, les services de renseignements ont instruit à l’ambassade du Rwanda à Bruxelles de mettre en place un réseau de sécurité et de renseignement en Belgique. Ce projet est nommé « Intervention Group ». Tout au long de l’année, l’Ambassadeur du Rwanda à Bruxelles de l’époque, Robert Masozera a tenu plusieurs réunions au cours desquelles les contours, le fonctionnement et les objectifs de cette « Intervention group » ont été dessinés.
«Les services Belges ont été informés de l’existence d’escadrons de la mort rwandais en Europe», cette phrase prononcée par le chef des services de renseignements belges en juin 2018 a été le déclencheur d’une vaste enquête de la rédaction de Jambonews. Pendant près d’un an, de Bruxelles à Kigali en passant par Paris.
Les autorités belges avaient désigné comme des «escadrons de la mort», où une dizaine d’individus impliqués directement ou indirectement dans ces réseaux de renseignement rwandais opaques avaient été interrogés.
En effet selon Jambonews, les activités illicites était mené par ce diplomate rwandais en Belgique. Ces révélations sur les activités dépassant le cadre de leur statut de diplomate faisaient suite aux nombreuses déclarations d’officiels belges à propos des activités illicites des services rwandais en Belgique. Comme celle de Guy Rapaille, l’ancien chef du comité R (l’organe en charge des services de renseignements) qui a parlé de « l’existence d’escadrons de la mort rwandais en Belgique ».
Le ministre de la Justice de l’époque, Koen Geens (CD&V), avait ensuite confirmé au Parlement fédéral le 16 octobre 2019 que « les services de renseignement rwandais étaient bel et bien actifs sur le territoire belge ».
Depuis lors, ils étaient dans le collimateur des autorités belges qui auraient fini par signifier au gouvernement rwandais ne plus vouloir de Jean-Bosco Ntibitura comme diplomates sur le sol belge.
Autres nominations
Juvénal Marizamunda a été nommé ministre de la Défense.
Le poste de commandant des forces terrestres a été immédiatement attribué au général de division Vincent Nyakarundi, qui était déjà directeur du service de renseignement militaire.
Il a ensuite été temporairement remplacé dans le renseignement militaire par le colonel Francis Regis Gatarayiha, qui était déjà son adjoint. Il dirigeait auparavant le ministère de l’Immigration.
Parmi les autres personnes nommées, le général de division Alex Kagame a été nommé directeur des services de sécurité du Rwanda au Mozambique, suivi du général de division Eugene Nkubito qui a été nommé directeur de la troisième division des RDF, opérant dans l’ouest du Rwanda.
Le colonel Theodomir Bahizi a été nommé directeur des affaires de combat de l’armée rwandaise au Mozambique.
Dans ces changements, le lieutenant-colonel Augustin Migabo a été promu au grade de colonel et nommé commandant adjoint du commandement des forces spéciales des forces armées rwandaises.
Le service correctionnel a ensuite été confié à un nouveau commandant, le général de brigade Evariste Murenzi, qui a remplacé le CG Marizamunda. Le général Murenzi était auparavant directeur adjoint de la division des opérations spéciales.
Des changements qui interviennent dans un contexte de tensions persistantes avec la RDC.
Aimé Binda